Ferdinand von Schirach s’est inspiré de son métier d’avocat pour rédiger ce recueil de quinze nouvelles qui, comme son titre l’indique, questionne la notion de culpabilité et ses ambiguïtés. Le style est sobre et froid, sans effets de manches ni pathos, mais pourtant d’une grande humanité ; peut-être parce que ces récits mettent en scène des hommes et femmes ordinaires et des situations d’une terrifiante banalité qui, parfois, dégénèrent vers le sordide. Quinze récits qui nous disent que l’on ne naît pas criminel, mais qu’on le devient.
« Je la vis sortir du palais de justice. Felix l’attendait dans un taxi. Elle s’installa à ses côtés, sur la banquette arrière. Il prit sa main dans la sienne. Il l’accompagnerait chez ses parents, elle prendrait Saskia dans ses bras et le reste appartiendrait au passé. Ils seraient doux et attentionnés l’un envers l’autre. Ce n’est qu’alors qu’elle pourrait serrer cette main, celle qui avait assassiné son mari. » (p. 170-171)
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⭐⭐ Ferdinand von Schirach, Coupables (Schuld), traduit de l’allemand par Pierre Malherbet, éditions Gallimard, 2012 (2010), 187 pages.
Très bien cette mini chronique, elle a tout d’une grande!
Merci ! ^^
Oui, synthétique et efficace, le principal est dit, comme dans une nouvelle !
J’essaie ! ^^
tu t’essais aux mini chroniques ? le résultat est bon ! je ne connaissais pas du tout !
L’exercice « mini-chronique » est parfois difficile (faire bref et pertinent), mais le format me convient, j’aime !
Excellent! Il y a eu une «suite» à « Crimes », non?
Pas « Crimes », mais plutôt « Coupables »… Beau lapsus!
Avant « Coupables » il y a eu un recueil intitulé « Crimes », que je n’ai pas lu, mais que je lirais bien volontiers si j’arrive à mettre la main dessus !