Deux frères et leurs épouses vont dîner dans un restaurant chic d’Amsterdam. Simon est un politicien en passe de devenir premier ministre ; Paul, professeur en arrêt de travail, est cynique et vaguement dépressif. À l’apéritif, on parle cinéma ; au hors-d’œuvre, on perçoit les tensions entre les deux frères ; au plat de résistance, on évite le véritable enjeu du dîner que le lecteur devine peu à peu…
Sur un ton badin, Herman Koch se livre de prime abord à un piquant règlement de compte en huis clos, une amusante étude de mœurs. Mais bien vite la satire sociale vire au roman noir quand l’on comprend, entre le dessert et le café, que les fils respectifs des deux couples ont commis un acte immonde, d’une violence inouïe. Se pose alors les questions de la dénaturation des rapports humains, de la responsabilité, de la morale et de ses petits arrangements… D’abord drôle et grinçant, le récit devient alors amer et glaçant. Un dîner qui laisse un arrière-goût amer.
« Comprends-moi bien : j’essaie seulement de me mettre à leur place. Pas celle de la sans-abri, mais de Michel et Rick. De nos fils. Ils ne sont pas saouls, ni sous l’influence de je ne sais quelle drogue. Ils veulent retirer de l’argent. Mais devant le distributeur est allongé quelqu’un qui dégage une odeur infecte. C’est pourtant bien ta première réaction de dire : « Allez, bon sang, dégage ! » » (p. 264)
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⭐⭐ Herman Koch, Le dîner (Het diner), traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, éditions Belfond, 2011 (2009), 329 pages, 18,50 €.
Un roman glaçant, hein ? J’ai lu par la suite La villa, qui m’a terriblement déçue par sa platitude (rien à voir avec celui-là).
Oh oui, glaçant ! Je ne savais pas qu’il y avait une suite… Mais bon, vu ton avis, je vais passer je crois.
La villa n’est une suite du Dîner (tu as sans doute lu mon commentaire un peu trop vite).. Disons que l’auteur s’y essaye aussi à traiter de nos travers et de l’hypocrisie avec laquelle on s’efforce de les nier, mais ça tombe complètement à plat.
En effet, j’ai lu trop vite… Mais je passe toujours sur « La vllla » donc ! ^^
J’avais bien aimé cette lecture, même si c’est vrai, elle est déroutante.
C’est une lecture qui questionne : que ferions-nous à leur place ?
Une lecture qui m’avait marquée.
C’est une lecture qui nous questionne et marque donc durablement.
J’avais été énormément dérangé par cette histoire et la réaction des parents… mais j’ai adoré ça !
Tout pareil ! Je ne m’attendais pas à ça, et cela questionne et déstabilise… Mais c’est vraiment bien fait et amené.
Un livre qui déroute et on y prend goût !
C’est tout à fait ça : très déroutant et prenant !