« Moscow », c’est le surnom de l’île de Mosqueiro, un lieu de villégiature et de fête pour les riches habitants de Belém (Brésil). Pour Tinhos Santos et sa meute, c’est le lieu de tous les excès : la nuit venue, ils se saoulent, se droguent, pillent, cognent, violent… en toute impunité, et sans culpabilité. Mais Tinhos n’est pas un simple délinquant juvénile, en lui couve quelque chose d’encore plus sombre.
Raconté à la première personne, sans retenu, sans recul, Moscow est un texte uppercut, court et saisissant, sombre et brutal. Le style, saccadé, ne laisse aucun répit au lecteur qui est pris dans une tension permanente. Par son ultra-violence et sa froideur dans l’énonciation, Moscow est un texte extrêmement dérangeant, parfois même écœurant.
« J’ai grave merdé deux fois, je crois. Mais personne n’a su. De temps en temps, j’arrive pas à me contrôler. J’apprends après coup. Par les journaux, par les infos. Je sais pas ce que je veux, mais je suis jaloux de personne. Pas même de ces fils à papa qui passent en bagnole, avec leurs sapes à la mode. J’ai mon jean, mon bermuda, mes baskets. Ça me suffit. J’ai ma liberté. La tête propre. Des fois, ça merde. Mais il y a des nuits comme ça. » (p. 51)
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⭐ Edyr Augusto, Moscow (Moscow), traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos, Asphalte éditions, 2013 (2001), 1078 pages, 12 €.
Une lecture commune autour du Brésil faite avec Nathalie qui a lu Malgré tout la nuit tombe de Antônio Xerxenesky, et A_girl_from_earth qui a lu Mémoires posthumes de Brás Cubas.
J’ai lu Bélem, de cet auteur, qui est me semble-t-il dans la même veine.. j’ai bien l’intention de lire celui-là aussi, j’aime bien le très glauque !
Pour le glauque, tu seras servie ! J’avoue avoir eu un peu de mal… Heureusement ce texte est court.
Je vois que nous avons pioché chez le même éditeur ! Ce roman-ci me semble un peu trop glauque pour moi.
Franchement, il n’est pas évident…
Peut-être un peu trop glauque et tendu pour moi aussi. En tout cas, en croisant ce livre en librairie, je n’aurais jamais pensé que l’auteur était brésilien et que son livre se déroulait bien au Brésil.:)
En effet, c’est surprenant ! ^^